Le Journal d'un chat

13,90 €

BROCHÉ 

Alice Besson

Un beau matin de septembre 2016, Colette et Jacques, heureux retraités, ont la surprise de découvrir un chaton dans leur sous-sol. Comment est-il arrivé là ? Mystère…

La petite bête déploie alors tous ses charmes pour les séduire et se faire adopter.

Ils ne le regretteront pas ; elle va leur rendre leur affection et leurs soins au centuple, par ses facéties, mais, surtout, par son journal qui relate la vie dans et en dehors de son foyer. Et elle en a des choses à raconter, cette boule de poils !

Fiche technique

Auteur
Alice Besson
Genre
Roman
Nombre de pages
99
Dimension
148x210
ISBN
978-2-38460-022-9
Date de parution
Mai 2022

Mercredi 7 septembre 2016

 

   Tu entends ?

   Tu sais bien que jentends mal, répondit Jacques qui, dans son agacement, en avait brisé sa biscotte.

    Jai pourtant entendu quelque chose au sous-sol, persista son épouse.

     Pour en avoir le cœur net, elle descendit avec précaution le raide escalier.

     Non, elle navait pas rêvé ; elle avait bien perçu des miaulements.

     Elle appela son mari.

     Devant elle, dans le bric-à-brac du garage, elle se trouva face à un chaton chétif qui lui criait famine.

     Leffet de surprise passé, Jacques la rejoignit et le vieux couple se posa la même question : comment cette petite bête s’était-elle retrouvée au milieu de leurs affaires ?

     Il y avait les fenêtres, bien sûr, qui donnaient au ras du sol, dans le jardin, et étaient grandes ouvertes à cette période de lannée. Mais comment un animal denviron trois mois à vue d’œil avait-il pu franchir la clôture qui entourait la propriété ? Mystère.

     Colette prit les choses en main. Elle alla chercher une assiette creuse et y versa du lait, bio sil vous plaît. La maîtresse de maison navait pas attendu la mode des produits issus de lagriculture biologique pour acheter des denrées de qualité.

     En tout cas, bio ou pas, lintrus lampa le contenu jusqu’à ce quil nen reste plus une goutte tout en émettant des ronronnements de plus en plus sonores.

     Devant sa maigreur et sa faim, Colette lui redonna une seconde assiettée, aussitôt vidée goulûment, et se tourna vers son époux.

   Tout à lheure, tu iras lui chercher des croquettes, pour juniors, et une litière.

     Les deux retraités regardèrent le chat qui, fatigué et repu, battit des paupières et se pelotonna pour sendormir.

     Pour lheure, il avait plutôt lair dune créature tout droit sortie dun film de Spielberg avec ses oreilles trop grandes pour sa tête minuscule et son petit corps, dont on entrevoyait les côtes, soutenu par des pattes trop hautes. Pourtant, il était beau avec sa fourrure châtain, zébrée de beige, qui en faisait un vrai fauve miniature. Jacques et Colette étaient déjà sous le charme, et il n’était pas dans leur maison depuis une heure.

     Que fallait-il faire À qui appartenait-il ? Comment était-il arrivé jusqu’à eux ?

     Ils furent davis de le laisser dormir, de vaquer à leurs occupations et de senquérir si un voisin navait pas perdu un félin. Mais, au fond, sans se le dire, il était évident quils allaient le garder, que ce chat avait trouvé son foyer.

     Lidée de la SPA ne leur avait même pas effleuré lesprit, et encore moins celle de le relâcher. Pour aller où ?

     Dans un endroit hostile où sa jeune vie aurait été menacée.

     Les dangers ne manquaient pas par ici. Le souvenir de leur petite Suzy, percutée par un chauffard, était encore vivace. Et pas plus tard quen janvier dernier, le 21 pour être précis, la chatte de leur voisine s’était volatilisée, envolée, disparue.

     Qu’était-il arrivé à cette magnifique pelote blanche aux yeux vairons, l’œil droit jaune doré et le gauche évoquant un ciel de montagne par beau temps.

     Jacques avait déjà sauvé lanimal l’été précédent en éloignant un renard famélique qui lui tournait autour. Il lavait cherché en vain pendant une semaine et avait dû se rendre à l’évidence lorsquen fermant les volets, il avait aperçu, à la lueur du lampadaire, une queue touffue qui, dans la nuit dhiver, cherchait à pénétrer dans la ferme en face de chez eux pour accéder au poulailler.

     La campagne était faite dattraits et de cruauté. Pourtant, à cet instant, ils se sentaient déjà responsables de cette petite boule de poils…

 

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