Bas les Masques

21,90 €

BROCHÉ 


Cédric Plouvier

Fiche technique

Auteur
Cédric Plouvier
Genre
roman
Nombre de pages
273
Dimension
152x229
ISBN
978-2-38460-018-2
Date de parution
mai 2022

 Je me levai de mon lit et m’habillai rapidement. Je me contentai juste d’enfiler mon pantalon et je sortis dans le couloir en maillot de corps et en chaussons, la lampe-tempête à la main. 

Il n’y avait personne, d’un côté comme de l’autre : la nuit répondait au silence et les portes autour de moi étaient toutes closes.

J’avançai sur ma droite, la lampe à bout de bras, et je vis une ombre qui descendait l’escalier.

         -Vous, là ? Qui êtes-vous ? m’écriai-je aussitôt.

Non seulement personne ne répondit, mais l’ombre disparut bien vite dans l’obscurité.

Je m’élançai alors à sa poursuite en faisant attention de ne pas buter contre une dalle un peu trop relevée, ce qui m’arriva malgré tout et me fit presque tomber. 

Je descendis jusqu’au réfectoire, au moment même où la forme empruntait la porte en face, celle qui menait à l’hôtellerie et dont m’avait parlée Lucien la dernière fois.

Je suivis ses pas et me retrouvai dans un long couloir.

Avec ma lampe je devinai à peine la forme qui continuait d’avancer rapidement, loin devant moi.

     -Attendez, je ne vous veux aucun mal ! criai-je, supposant que celle-ci

fuyait parce qu’elle avait peur de moi.

Puis, tout en courant comme je le pouvais, je me mis à penser que cette personne pouvait tout aussi bien m’entraîner volontairement dans un piège. 

Je me mis donc à ralentir, avant de m’arrêter complètement : devant moi, à quelques mètres, une porte bloquait le passage.

Je la fixai et mon souffle commença à s’accélérer.

       J’approchai, lentement, et je posai la main sur la poignée, que je tournai encore plus lentement.

La porte s’ouvrit sur une nouvelle salle dont je ne voyais pas l’extrémité. Son plafond se composait d’une succession de croisées d’ogives qui venaient se rejoindre comme les pétales d’une fleur, au sommet de piliers de pierres épais que je supposai nombreux autour de moi.

Je levai bien haut ma lampe mais je n’en distinguai pas davantage.

      -Vous êtes là ? criai-je alors naïvement.

Ma question se répéta en écho et se fondit bientôt dans la pénombre.

Je ne comprenais pas que l’on puisse laisser une telle salle à l’abandon. L’association qui avait acquis l’Abbaye n’avait certainement pas jugé bon d’occuper l’ensemble de l’espace ou alors ils n’en avaient pas encore eu le temps. À moins qu’ils aient volontairement décidé de laisser certaines pièces vides pour un futur projet ?

Je fis quelques pas qui résonnèrent sinistrement, tandis que je promenai ma lampe à droite et à gauche en espérant trouver quelque chose. 

Il n’y avait aucune silhouette ici en dehors de mon ombre, projetée par la flamme de ma lampe. Le calme était rompu ponctuellement par l’écho angoissant de mes pas.

Je criai une nouvelle fois, en vain, avant que le silence ne s’impose à nouveau.

J’entendis quelques gouttes d’eau qui frappaient le sol, quelque part autour de moi, mais avec l’écho il était impossible de savoir à quelle distance.

Puis un sifflement s’éleva, aigu et continu.

Il provenait de ma gauche, à quelques mètres peut-être. 

 

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