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BROCHÉ 

Roger Sasportas

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          1973, Myriam est une jeune femme talentueuse, comblée par son travail d’infirmière et de romancière. Il ne lui manque que l’amour. À la demande de son éditrice, elle décide d’écrire un nouveau roman.

2020, Laurent est un homme accompli, il ne manque de rien… sauf peut-être d'une femme dans sa vie. 

Un beau jour, il se réveille d’un coma, amnésique, avec des images fugaces d’une pandémie déferlant sur le monde. 

C’est alors, que l’infirmière Myriam entre dans sa chambre…

Fiche technique

Auteur
Roger Sasportas
Genre
Roman
Nombre de pages
159
Dimension
148x210
ISBN
978-2-38460-062-5
Date de parution
Novembre 2022

J’aurai tant aimé lui dire : « Oui, je reconnais, enfin ! Mais c’est bien sûr, c’est même là que j’achète mes fringues tous les samedis, le propriétaire est un copain. » Mais rien. Cela ne l’empêchera pas d’entrer dans la boutique et timidement je lui emboitais le pas, sait-on jamais.

À l’intérieur, entre le rayon des shorts et celui des maillots de bain, Myriam questionne une vendeuse qui me dévisage, mais elle semble confuse, elle ne m’a jamais vu, pourtant elle travaille dans ce quartier depuis des années.

Sans nous décourager, nous poussons ensuite la porte d’un bureau de poste, d’une boulangerie, d’une cordonnerie, d’un restaurant... bien décidés à interroger toutes âmes qui vivent dans le quartier, hélas, à nos mêmes questions nous obtenions toujours les mêmes réponses.

Je n’étais pour eux qu’un illustre inconnu. Un étranger.

Dépitée, et alors qu’il était presque 16h au cadran de sa montre, Myriam fit brusquement une pause en plein milieu d’une ruelle.

Le temps semblait suspendu, elle réfléchissait et j’avoue que je redoutais un peu de voir un nouveau lapin sortir de son chapeau ; et je sentais que l’inspecteur allait encore devoir attendre...

— Que se passe-t-il, Myriam ?

— L’inspecteur doit être chez nous.

— J’ai dû rencontrer des problèmes avec la police dans le passé, j’ai une forte appréhension, mais allons-y.

— Non ! Nous partons à la campagne chez ma tante, à Forges-les-Eaux.

— Tu es folle ?

— OUI, DE TOI !

Elle accélère le pas, puis se met carrément à courir comme une jument qui se serait fait piquer par le dard d’une guêpe et qui d’un trot paisible s’emballerait dans un galop incontrôlable ! Une moto avait même manqué de nous renverser.

Et heureusement qu’une poignée de minutes plus tard, après cette course effrénée, essoufflés, nous retrouvions la voiture, sinon, en plus de ma mémoire, c’est mon cœur qui aurait fini par me lâcher !

C’était officiel, je ne savais toujours pas qui j’étais, mais ce dont j’étais sûr, c’est que je n’étais pas un sportif !

Le temps de récupérer un peu, un silence s’était installé dans l’habitacle clos de l’auto, mais le fait de ne pas parler ne m’empêchait pas de penser. J’étais désolé. Cette femme regorgeait d’initiatives pour m’aider à retrouver la mémoire et rien n’y faisait.

En même temps et à sa décharge, Paris était si grande, qu’une année entière ne nous suffirait pas pour en arpenter chaque recoin.

Les dés étaient donc jetés et mon sort avec, car à moins d’un miracle, je ne voyais pas, comment j’allais pouvoir réchapper à la police plus longtemps.

Le plus grave, c’est qu’à ce rythme-là, nous étions en passe de devenir des fugitifs, pire encore, des suspects en cavale.

— Bon, il va nous falloir plus de temps...

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