Lesly Rock

Soudain, elle sentit une présence, un regard posé sur elle et se retourna d’un mouvement vif. Sur le moment, Mathieu fut surpris qu’elle s’interrompe ainsi et se redressa, penaud. Il fourra ses mains dans ses poches et étira un sourire timide.

Ils restèrent un moment à se regarder en silence, se demandant l’un et l’autre qui était devant lui.

Mathieu était un séduisant jeune homme, grand, musclé sous sa chemise, brun aux yeux verts et les cheveux courts.

Au bout d’un moment, voyant qu’il ne respirait plus, elle brisa le silence avec élégance.

— Leslie Legrand, se présenta-t-elle.

— Pardon ?

— C’est comme ça que je me nomme, mais appelez-moi Leslie. Vous alliez bien me le demander ?

— Heu, oui, Mat...thieu, bégaya-t-il.

Il n’avait jamais vu une fille aussi jolie, avec un charme visible, des yeux clairs et un sourire lumineux. Son visage attirait la lumière. Il expira en rigolant.

— Mathieu Brousse. Je suis le paysagiste, j’entretiens la propriété.

Leslie riait à l'intérieurement, le pauvre garçon avait l’air gêné.

— Vous chantez avec moi, Mathieu Brousse ? lui proposa-t-elle.

— J’aimerais bien, mais je dois retourner au boulot. Puis je ne chante pas aussi bien que vous, je chante comme une casserole...

— Laissez-moi en juger, vous aurez qu’à me suivre. Asseyez-vous à côté de moi.

En le voyant hésiter, elle rajouta :

Quand une fille que vous ne connaissez pas vous invite à l’accompagner, vous vous devez de dire oui.

Il la regarda, hébété.

— C’est la politesse, insista-t-elle.

Alors, il s’installa à côté d’elle.

— Je ne voulais pas être impoli, Leslie.

— Vous vouliez être quoi alors ?

— Disons que je voulais prendre une pause, et je vous ai entendue à l’autre bout du champ. Je ne voulais pas vous déranger. Mais on dirait que j’ai lamentablement échoué.

— J’espère que vous êtes bien meilleur chanteur que...

— Je suis meilleur en tout ce que voulez, sauf pour le chant.

Leslie balaya sa guitare de quelques notes. Il la fixait avec admiration.

— Ne regardez pas mes mains, dit-elle avec un air gêné, et laissez-vous emporter par la mélodie.

Alors, elle reprit là où elle s’était arrêtée, quelques octaves plus haut avec une sonorité plus rock.

*chanson*

Après avoir tiré la dernière note qui se perdit dans le vent, Leslie se tourna vers lui.

— C’est qu’il sait chanter..., déclara-t-elle d’un rire moqueur.

Mathieu lui renvoya un sourire taquin qui voulait dire, « eh oui ! ».

— Vous connaissiez la chanson, c’est pas du jeu.