La Malédiction du Yeun Elez

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BROCHÉ 

Christelle Rousseau

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La Roseraie, un nom charmant et bucolique pour le domaine que Charlotte Karven « dite Charlie » vient d’acquérir, accolé au marais du Yeun Elez, aussi désigné par les villageois comme la Bouche des Enfers.

Loin de se douter que cette grande demeure à l’architecture gothique des châteaux hantés ruisselle de secrets enfouis, Charlie sombrera dans une spirale effrayante qui bouleversera jusqu’à son existence

Fiche technique

Auteur
Christelle Rousseau
Genre
Roman
Nombre de pages
256
Dimension
152x229
ISBN
978-2-38460-058-8
Date de parution
Novembre 2022

Son regard est soudain attiré par un mouvement au milieu du Yeun Elez.

Au départ, elle pense à un animal, comme un grand chien. Pourtant c’est bien un être humain qui se trouve au milieu de la tourbe et des joncs, une femme à en croire sa tenue, une longue robe blanche.

Ce qui interpelle Charlie est que la silhouette semble flotter au-dessus du brouillard. Sans doute une illusion. La forme avance un peu et disparaît.

Charlie se rappelle alors une vieille légende qui raconte qu’à l’aube, le monde des vivants et celui des morts communiquent. Celui des fées et des korrigans se mêle au monde des hommes. Ceux qui croisent l’Ankou à ce moment-là, avec sa charrette et sa faux sont condamnés à passer dans l’au-delà les jours suivants. La jeune femme sourit. À première vue, ce n’est pas la mort qui se balade dans le marais.

Habillé en blanc, Charlie penche plutôt pour une fée. Elle se met à rire toute seule, elle ne croit absolument pas à ces histoires. Elle se frotte les yeux. C’est sans doute une hallucination.

Une douche ! Elle a besoin d’une bonne douche !

Avant de se rendre dans la salle de bains, elle se dirige vers le salon. Il faut qu’elle range le Mauser, le mettre en sécurité, on n’est jamais trop prudent. Charlie le dépose dans un tiroir de son bureau qui ferme à clé.

Lorsque la jeune femme pénètre dans le salon, elle a la surprise de constater qu’il y a quelqu’un. C’est une femme qui lui tourne le dos. Elle semble attendre quelqu’un ou quelque chose, tout en admirant le tableau accroché au mur.

Charlie étouffe un hurlement de terreur. C’est celui des Lavandières.

Elle pensait pourtant l’avoir enlevé et relégué dans un placard.

Instinctivement, elle recule dans l’embrasure de la porte.

— Qui êtes-vous ? couine Charlie.

Sa voix a du mal à sortir de sa gorge et ressemble plus à un borborygme qu’à autre chose. Comment cette inconnue a-t-elle pu pénétrer dans la maison alors que toutes les portes sont verrouillées ?

Sans doute en a-t-elle oublié une. La demeure est tellement grande que cela est de l’ordre du possible.

Pour le moment, la visiteuse reste immobile, enfin pas tout à fait. Elle penche la tête comme si elle écoutait attentivement une conversation.

— Je peux vous aider ? continue Charlie.

Toujours pas de réponse, mais l’inconnue fait un quart de tour sur la gauche et avance en direction de la porte.

Les pieds de Charlie sont comme enfoncés dans le sol. Lorsqu’elle arrive enfin à bouger, elle se précipite à son tour vers la porte. Elle ne peut alors que constater qu’il n’y a personne et que l’entrée est bien verrouillée. Instinctivement, elle vérifie que tout est fermé.

La jeune femme ne comprend absolument rien. Elle se dirige vers la cuisine et se sert un grand verre d’eau. La situation est vraiment trop étrange. Elle est sans doute beaucoup plus fatiguée qu’elle ne le pensait.

Une longue douche bien chaude lui fera le plus grand bien.

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